Le livre de Bord de Miss Terre 2001-2002

SAISON 2001 EN CORSE

Avril 2001... Voyage vers la Grèce

Départ légèrement chargé...au grand étonnement de Tyfoun...et des douaniers français, suisses, italiens et grecs...

Avril-mai-juin

Le chantier !

Eh bien oui, contre toute attente, nous sommes resté bloqués plus de deux mois à Galatas, petit port de rien du tout situé en face de Poros , l’un des stops touristiques de Grèce. Après un examen approfondi de la Miss Terre, et une confiance trop vite donnée aux mécaniciens grecs du coin, nous nous sommes lancés dans les travaux de ‘cosmétique’ (ponçage et acétone à gogo) pendant quelques semaines, pour nous rendre compte à la mise à l’eau que le moteur n’était plus bon à rien, mais alors à rien du tout. Le premier essai en mer s’est soldé par une panne à à peine 1 mile de la côte et par vent zéro. Joie et bonheur, nous voilà donc bloqués à quai, sans eau ni électricité, ni moteur d’ailleurs. On a vu partir Vassilis, le plus Suisse des Grecs. On a vu rentrer Alberto et Maria, on voit sortir Aris quasiment tous les jours,…et nous, on attend…Sans rentrer dans les détails, notre aversion pour les mécaniciens grecs s’est aggravée, sauf pour Stamatis, seule lueur d’espoir mécanique dans les méandres de nos pannes successives. Heureusement que les Grecs sont gentils et acceuillants (sauf les mécanos !) et qu’ils mangent bien. On passe nos soirées avec Aris chez Helena et Thanassis Vlakos, le meilleur ‘resto’ du coin, où on se gave de délicieuses aubergines grillées. Après d’autres aventures d’abus de confiance (la tragédie n’est-elle pas une invention grecque ?), nous parvenons finalement à placer un moteur neuf dans la cale. Nous voilà le 15 juin, en Grèce, à 900 miles (soit 1650 km !) de Corse, où nous attendent Stéphane et ses enfants, nos premiers équipiers de choc, le 30 juin…Pas de temps à perdre, on appelle Stéphane, qui –flexiblement- nous propose de nous rejoindre plutôt (et non plus tôt…) en Italie…Merci à lui…Après de grands adieux à Aris, le skipper polyglotte remonte-moral de Galatas, ça y est ! Cest parti…Une bonne petite brise nous pousse enfin vers Corinthe. Belle traversée ensoleillée dans une mer encore désertique à cette époque…Rencontre avec un couple de dauphins au mouillage !!! Les troubles de moteur sont loin loin derrière pendant ces quelques heures de navigation paisible…Et si on n’aime plus trop les promesses grecques, on adore leurs paysages !

MAI 2001

Enfin, opération délicate mais tant attendue: LA MISE A L'EAU DE LA MISS

Viendra, viendra pas?

Semaine d'attente impatiente...arrivera, n'arrivera pas ce moteur commandé il y a 10 jours et "yes, my friend" délivré au PLUS TARD 3 jours après... il y a une expression en grec qui dit "avrio"... l'équivalent du fameux "mañana" espagnol, qui ne veut malheureusement - et contre toute attente- pas dire "demain", mais plutôt "un jour". C'est un concept, pas un mot! Enfin, le voilà, finalement, qui arrive un soir vers 22h. Pas de protocole, les livreurs le posent sur le quai, où il passera la nuit. Il faut dire qu'il est très précieux, mais on n'a pas peur de le laisser là, avec ses 300 kilos. Demain, on le place. Après-demain on peaufine, après-après-demain on chipote encore un peu et après...c'est parti!!!

Fin juin 2001

Canal de Corinthe et le golfe.

Le golfe de Corinthe c’est un peu comme le canal de Suez, ou Panama, en plus petit. Passage obligé, endroit mythique, en tout cas passage payant. Mais cela vaut la peine de naviguer dans ce canal taillé dans le rocher avec ses parois verticales ocres et roses. Incroyable de se rendre compte que des bateaux de plus de 100 mètres parviennent à manœuvrer dans ce canal qui semble plutôt fait à la mesure de petits bateaux. En tout cas, c’est joli et en plus, cela évite un détour de 75h de navigation pour entrer ou sortir de la mer Egée.

Et puis, passé le Canal de Corinthe il y a …Corinthe et son golfe. Après avoir embarqué Vincent et Flo, qui sont venus pour faire avec nous le Golfe de Corinthe et accompagner Igor jusqu’en Italie, nous voilà en route dans le golfe paisible. Pas de vent ni de monde…Petite nuit au mouillage, très tranquille…puis vient le jour. Si d’aucuns auraient pu souhaiter un peu plus de vent la veille, on n’en demandait pas tant ! Juste le temps de déjeuner et hop, voilà les premières rafales. Pas de temps à perdre, on se remet en route dans le golfe par force 8 bien établie (avec rafales à 9) et le vent dans le nez avec une mer bien hachée et courte comme on les aime en prime…C’est le troisième jour de navigation du chien qui n’y comprend rien…Diane non plus d’ailleurs. Flo et Vincent n’en reviennent pas. Habitués de la mer du Nord, ils se régalent de ce ciel quasi dégagé et de la chaleur dans cette mer bien agitée. Bref, ils trouvent tout cela fort agréable et barrent à tour de rôle ! Quelle chance d’ailleurs pour nous, c’eût été moins agréable avec des passagers non-amarinés ! Bref, deux longues journées de navigation agitée pour rejoindre Keffalinia. 3h du matin, arrivée à Kefallinia…il fait noir, très noir. Vincent et Igor sont sur le pont, Diane et Flo roupillent. On ne veut surtout pas les réveiller…On ne distingue pas du tout l’entrée du port, heureusement que le vent est tombé. Comme d’habitude, il y a des lumières partout, mais pas celles qu’on cherche. Igor est au Gps et à la carte, et donne le cap à Vincent, très concentré. On avance à 1 nœud, impossible de distinguer cette foutue entrée. On a tendance à dire que l’on est trop à gauche ou à droite, mais non, il ne faut surtout pas quitter le rail et respecter les indications de nos instruments. 0.5 nœuds, on ne comprend toujours pas…Tout d’un coup, Vincent attrape le bras d’Igor et dit : « regarde, c’est un ferry ! » Enfin, on a compris ! Kefallinia est dotée d’un petit port de pêche et de plaisance, à côté duquel, mais alors juste à côté, viennent s’amarrer ces supergros ferries, qui avalent voitures, camions, bateaux, remorques,…et qui donc à l’occasion se trouvent juste devant les feux d’entrée du port…Voilà un bon exemple d’exotisme de la navigation à la Grècque. Il est 3h du matin, Diane part à 5 h pour rejoindre Patras et prendre la voiture, et après l’avoir ramenée en Belgique, elle rejoindra Miss Terre en Italie en même temps que notre prochain équipage d’ élite : Stéphane, Ludovic et Bruno. Donc, tous au dodo !

Juillet 2001 : Traversée de la mer Adriatique, une histoire de besoins !

Keffalinia, 5h du matin, Igor et Tyfoun accompagnent Diane au ferry qui bouchait l’entrée du port. C’est impressionnant comme les départs sont émouvants. Diane part pour seulement une semaine vers la Belgique, mais c’est si loin ! Igor et Tyfoun se sentent seuls et vont se promener sur la plage en regardant le ferry s’éloigner( snif, snif). Retour au bateau, préparatifs du départ, et réception du premier message météo Navtex, ravi d’apprendre qu’il fonctionne ! Ok, on peut partir, on aura encore droit à des conditions musclées avec un vent du nord. Nous n’arrivons à quitter les abords de Keffalinia qu’à la nuit tombante, encore et toujours dans une mer hachée. Le spectacle est magnifique mais Igor n’est pas en forme. On mange, organise les quarts, on passe la première nuit avec un vent de travers bien établi et stable enfin, ce qui fait plaisir. Au petit matin, il faut toujours « promener » le chien. (C’est comme après le film du soir à la télé…) Mais ce n’est pas facile ! Le vent bien établi à 6 beauforts nous donne une mer bellement creusée, ce qui enlève au chien toute envie de se balader à la recherche d’odeurs stimulantes sur le pont…Alors commence une histoire où toute l’énergie du bord se concentra sur le chien et ses besoins pressants…Il était clair et net que Tyfoun voulait évacuer ses petites affaires, mais ne savait pas comment. Face à son désarroi, l’équipage recourra à toutes sortes d’artifices et stratagèmes…litière pour chat, papier journal imbibé(…), Igor lui a même montré l’exemple contre le pied de mât et à différents autres endroits. Mais rien y fit. Ce n’est qu ‘après la troisième nuit, au paroxysme de nos craintes à la vue de ce bidon canin qui ne cessait de gonfler, lorsque la mer se fut calmée, et en vue ( au flair) des terres, que Tyfoun se laissa enfin aller à ses envies – et à profusion. C’est incroyable comme on peut se réjouir autour d’une crotte ! ( c’était la première traversée pour Tyfoun, plus tard, et par mer plus calme, elle s’accommoda fort bien de l’avant du pont.) C’est au près et avec un vent forcissant à nouveau que nous avons fait l’atterrissage à Reggio di Calabria après 3 nuits à la voile- chose rare en méditerranée !. Il est 11h du soir, on va se promener sur le Corso Vittorio Emmanuele au grand bonheur de tous, et plus particulièrement celui de l’équipage canin. Pizza au feu de bois, retour bateau. Flo et Vincent prennent le train à 5h du matin pour rentrer chez eux. Restent Igor et Tyfoun, dans l’attente d’un nouvel équipage…

 

Juillet 2001: Les îles Eoliennes

Grandes retrouvailles...re-embarquement de Diane pour cette dernière grande traversée vers la Corse (environ 300miles). Entre-temps, il a fallu constater que l’ordinateur avait mal supporté le coup de vent du golfe de Corinthe et avait dû être rapatrié d’urgence pour un changement d’écran. Pas de communication donc, ni de photos d’ailleurs…et(on ne le sait pas encore) pour longtemps…Peu importe, ça ne change rien à la navigation. Départ de Reggio di Calabria avec une équipe de choc ; Stéphane, Ludovic, Bruno, Igor, Diane et bien sûr, Tyfoun. Traversée du dangereux (dixit le papa de Diane) détroit de Messine, qui n’a l’air de rien comme ça mais…au fur et à mesure que l’on s’approche des courants, on s’inquiète, on s’agite…ça bouge bien au milieu, ça bouillonne même, suffisamment pour faire oublier le Touristil à Bruno, qui passera son premier après-midi avec la tête par-dessus bord…Cap vers Vulcano, une des principales îles du magnifique archipel éolien, pour un arrêt baignade et bain de boue. La pompe d’eau de mer s’en souviendra, le souffre s’y est coincé pour le restant de la saison avec toute la saveur olfactive que cela implique. On a fini par la changer cette pompe…quand la saison était finie. Bref, baignade et cure thermale dans les jacuzzis et saunas naturels. Après une nuit bien calme, on décide de tenter l’ascension du volcan. Belle promenade sous un soleil de plomb, et sur un sol fumant de par les bouches de souffre d’où émane une chaleur brûlante… et une odeur étouffante. D’en haut, vues imprenables sur le cratère bouché et sur les îles éoliennes, chacune surmontée de son petit nuage de condensation : au loin, Stromboli, Lipari et tutti quanti… Une étape incontournable.

On passe la nuit suivante à Lipari, petit port fort agité. Tout le charme de l’Italie condensé dans l’acceuil : beaucoup de bruit pour pas grand’chose. Bref, on s’installe et on y reste ! Mauvais vent annoncé pour le lendemain. On en profite pour visiter l’île et son adorable petit port de pêche, et pour manger des pasta ! Dernières courses et hop : le lendemain, on reprend la route (pour ainsi dire) direction Ustica. Première navigation de nuit pour les garçons…qui prendra le premier quart ?

Lipari- Ustica et un accident de voiture

En route pour la première vraie traversée des jeunes moussaillons du bord ! Bruno passe malheureusement à nouveau (voir semaine précédente !) la majeure partie de l’après-midi avec la tête par-dessus bord à ‘nourrir les poissons’. Le pauvre bout’chou (8 ans) ne semble pas s’y faire. Heureusement qu’Igor partage son âge mental et parvient à inventer des jeux qui lui font oublier…Et qui amusent Ludovic aussi, qui lui ne semble pas du tout sensible aux mouvements du bateau. Entre garder son équilibre avec un gobelet rempli sur la tête et faire le tour du bateau à cloche-pied (ben oui, à cloche-pied), Bruno finit par s’habituer et tient une forme olympique au moment d’entamer le premier quart de nuit de 22 à 23 h. Ludovic prend la relève jusqu’à minuit. De vrais petits capitaines : rouge sur rouge, rien ne bouge, vert sur vert, rien à faire… La nuit est calme, pas le moindre bateau en vue, une belle lune et un peu de brume. Pas de quoi s’inquiéter, et le radar veille en plus. Diane de 0h à 3h puis Stéphane de 3h à 6h et enfin, Igor au petit matin. Vers 6h30, agitation…Igor a aperçu un groupe de dauphins, il part à leur rencontre. Stéphane réveille les dormeurs, qui se précipitent sur le pont glissant de la rosée du matin. Sauf Bruno, qui ne s‘est pas réveillé… Tyfoun, elle, n’en revient pas. Sa première rencontre avec des dauphins la met dans un état d’excitation proche de l’extase. Elle converse, chante, hurle à la mort (à la vie)…au point qu’il est difficile de la tenir même avec son harnais…Ils sont partis depuis belle lurette, mais elle est toujours là, à guetter en remuant la queue et à faire le tour du pont. La matinée se déroule calmement et vers midi on accoste à Ustica. Par chance on trouve une place dans ce port minuscule et totalement désorganisé. Pas d’autre choix, un mauvais vent est à nouveau annoncé et l’île n’offre pas d’abri naturel valable. Ceux qui arrivent après nous s’amarrent tant bien que mal où ils le peuvent. L’afflux ne cesse plus alors que le port est tout à fait plein. La « dolce » musique des palabres italiennes nous berce … Le lendemain, alors que nous sommes partis visiter l’île et chercher un endroit abrité pour plonger, on apprend que Miss Terre a subi un accident de voiture : une voiture a failli tomber à l’eau, mais « heureusement les amares de notre bateau étaient là pour la retenir »…Un oubli de frein à main…On n’en croit pas nos yeux lorsque notre voisin nous montre la photo qu’il a prise et pris soin d’imprimer pour nous. Cet endroit est incroyable…

Outre les fantaisies des automobilistes, les grottes sous-marines valent aussi le détour à Ustica. Elles sont d’ailleurs très connues des plongeurs… Nous, on se contente de faire de l’apnée, ce qui n’empêche pas qu’on a failli y laisser Stéphane…Eh oui, ce passage était plus profond qu’il n’en avait l’air !

Juillet 2001 Ustica-Corse : style touriste ou Touristil ?

Enfin, la dernière partie de traversée est entamée. On a quitté Ustica au petit matin un peu après nos voisins avec qui on reste en contact VHF. Pas de vent le premier jour…les enfants se défoulent sur les djembé et autres percussions du bord (heureusement que nous sommes seuls en mer…) pendant que Tyfoun monte la garde aux dauphins. Tout objet flottant est prétexte à des effusions de joie et d’aboiements, et la mer méditerranée n’étant apparemment qu’un dépotoir pour beaucoup de gens, les occasions se multiplient…Les quarts de nuit s’organisent comme avant. Les garçons commencent avec 1h chacun, puis suivent les grands.

Pas de vent non plus le deuxième jour…même scénario…il fait bon, chaud même. On s’occupe comme on peut à lire, à jouer, à rire et même à bouder. Au moment d’entamer les quarts, voilà qu’une petite brise se lève. Tant pis pour les quarts des garçons, tout le monde reste à poste. Vers 3h du matin : TERRE EN VUE !!! On aura fini cette traversée monotone au moteur en beauté : au portant avec un bon force 5…Comme sur commande, le vent baisse à l’approche de Porto Cervo. Hop, on mouille dans la baie du port, hop, on s’offre une petite bière de bienvenue dans le cockpit puis on se plonge dans un sommeil enfin collectif et bien mérité. Le lendemain on fait un saut (de puce) à terre. Quel choc de se retrouver dans un endroit aussi peuplé après avoir passé 3 jours dans le calme plat… D’autant plus que Porto Cervo est un centre très très touristique et assez artificiel…on finit par le fuir. L’après-midi, c’est le choc…première pluie depuis notre montée à bord en juin…

Le lendemain, on passe les bouches de Bonifacio, petit mouillage paradisiaque à midi dans les bouches où il fait bon, très bon, toujours avec le vent dans le dos, c’est un véritable plaisir…D’autant plus que la journée se termine par l’arrivée à Bonifacio, et lorsque c’est la première fois qu’on y entre (sauf pour Igor of course), ça ne s’oublie pas ! On mouille dans la petite calanque de Catena avant le port, on se fait tout beaux, et ON SORT…dans la chaude nuit Corse. Comme c’est étrange d’entendre parler français ! Comme les garçons sont contents de manger des frites…(si on avait su…) Bref, on renoue avec la civilisation, c’est fou comme on s’était fait au calme. Le lendemain, ça s’annonce plutôt mal, grand frais annoncé (pour les novices : ça veut dire beaucoup (trop) de vent), venant de la direction où on doit aller évidemment…Il faut dire que la région de Bonifacio est balayée par des vents forts très (très) souvent. Pas le choix, les prochains équipiers nous attendent dans 3 jours à Ajaccio. On se lance, non pas sans craintes ni touristil pour les plus jeunes. Heureusement l’impression de vent diminue un peu en sortant de la calanque de Bonifacio dans laquelle les vents s’engouffrent et s’amplifient. Reste que c’est une journée de navigation bien agitée avec une déchirure de grand’voile tuée dans l’œuf (si l’on peut dire) grâce à une bonne aiguille, une pièce, un peu de colle et un certain talent (et même un talent certain) d’équilibriste d’Igor…Car ça secoue pas mal ! Plus on avance vers le nord, plus le vent s’atténue. On finit même par dormir au mouillage, quasiment au calme. Le lendemain, en route vers Porticcio…dernière nuit au mouillage avant de débarquer Stéphane et ses moutards après 15 jours passés ensemble. On est tellement distrait ce dernier jour qu’on en oublie de donner un Touristil à Bruno, qui passe la dernière journée de navigation avec la tête par-dessus bord…Et voilà que Miss Terre est arrivée à bon port, parée à entamer la ‘haute saison’ en Corse…

Juillet 2001: Semaine toute Tytgat! On a joué à cache-cache avec le vent !

Embarquement de la ‘petite’ famille Tytgat à Ajaccio pour une semaine de Dolce Vita…Après le ‘briefing’ du capitaine, on met les voiles pour la première après-midi et nuit au mouillage, les eaux turquoises, le calme, les roches aux formes artistiques. Le lendemain, belle navigation vers Campo Moro (un des rares abris naturels de la côte ouest-Corse), où le 14 juillet bat son plein…pétards et fusées de détresse périmées volent dans tous les sens…Ce qui ne nous empêche pas de jouer la première manche du tournoi de rikiki…Et là, tombe le verdict : coup de vent annoncé pour le lendemain…(Campo Moro, ce sera confirmé plus tard, n’offre pas assez de protection, ou en tout cas pas l’abri escompté par un nombre beaucoup trop important de plaisanciers. Un ami rencontré plus tard nous racontera que le vent de sud-ouest passait au-dessus des rochers en rafales et la plupart des plaisanciers –en surnombre- ont passé la nuit à jeter l’ancre, encore et encore) Nous par contre, à l’annonce du vent, sans hésitation, on a mis le cap sur Propriano. Nous ne sommes apparemment pas les seuls à y chercher refuge ! Le port est bondé, la petite ville aussi. Quitte à être coincé, autant bouger à terre. Après tirage au sort, c’est le vtt qui l’emporte sur le canyoning. A terre il fait bon, grâce au vent qui souffle bien fort…qu’est-ce qu’on est bien au port ! Le lendemain, après scrutage de la mer et concertation avec notre équipage de la semaine, il semble plus prudent d’attendre encore un jour au port…Puis le bon temps revient… et on est déjà mercredi ! On se dirige donc lentement vers Bonifacio avec arrêts plongée à dans le golfe de Mortoli et dans l’anse de Roccapine et nuit aux îles Lavezzi. Lieu désertique et magnifique, entre 19h et 10h du matin…la journée, ce sont les navettes de Bonifacio qui monopolisent les lieux. Petite initiation à l’escalade de bloc sur les beaux rochers de ces îles et petite plongée snorkling l’après-midi…mais en vitesse, puisque Bonifacio reste fidèle à sa réputation : coup de vent annoncé vers 18h. Il est 15h30, pas de temps à perdre, tout le monde à la manœuvre et direction port de Bonifacio avec un bon petit vent portant. Arrivés à Bonifacio, à peine amarrés en bout de panne et voilà que le vent se lève. Les rafales s’engouffrent dans le port et atteignent force 10 à 11 ! On assiste à deux ou trois arrivées en catastrophe…le port de Bonifacio est fouetté, dès que le vent, se lève par un effet de gradient (phénomène d’accélération du vent) qui fait dériver à toute allure les bateaux qui arrivent pour se mettre à l’abri. Solidarité aidant, pas de gros dégâts…ce qu’on est bien au port, même si les embruns nous détrempent dès qu’on sort le bout du nez ! Et c’est dans ces conditions (propices il est vrai aux tournois de rikiki) que nous débarquons la joyeuse famille…qui, malgré les conditions météo capricieuses de cette semaine, n’ont pas laissé les éléments assombrir leur humeur…

Joyeux Anniversaire !

Arrivées chaotiques ! Les uns arrivent la veille, les autres le lendemain…ce sont les aléas des groupes qui ne se connaissent pas ! De toutes façons, on ne comptait pas partir tout de suite…si le vent s’est calmé, la mer, elle, est toujours très houleuse. On accueille donc Valérie et Denise le matin, et au retour de notre petite visite de la ville, Géraldine et Catherine nous attendent à bord. Une fois les surnoms donnés, Martine, Clémentine, Culotte et …euh, Denise, se laissent tempter par une randonnée vertigineuse dans les magnifiques falaises de calcaire de Bonifacio. Petits sentiers lèchés par les vagues…dunes de calcaire, anciens postes de surveillance troglodytes…une magnifique promenade qui se termine par un détour dans le maquis derrière l’anse de Fazzuelo. Le lendemain, après avoir embarqué ‘l’homme’ de la semaine (càd Jacqouille la fripouille), en route pour les îles Lavezzi et le premier mouillage en eaux limpides. Petits ploufs et nuit tranquille. Le lendemain, on entame la montée vers Ajaccio. On profite du mouillage à midi pour améliorer la technique d’apnée et aller explorer une épave d’avion à Mortoli. Le stress commence à monter…fera, fera pas le canyoning ??? Jacky, Géraldine et Catherine ne semblent plus hésiter…reste à convaincre Denise et Valérie. Le capitaine aux paroles subliminales les convertit à sa cause et c’est l’équipe au grand complet qui entame le parcours le lendemain ! Départ à 5h du matin, 4 à vélo et 3 en taxi. Eh bien oui, Croisières Aventure avec ses caprices…mais comme Denise fêtait son anniversaire ce jour là, elle était bien décidée à s’offrir le petit luxe de taxi pour ses 50 ans ! Diane et Valérie ne voulant pas la laisser seule…

Arrivés en haut, les 2 groupes se rejoignent pour entamer le canyoning, plein d’eau, de magnifiques gorges et de glissades…Verdict : les plus hésitants au départ semblent les plus conquis…et on est sûr que Denise n’oubliera pas son 50ième anniversaire ! La soirée se termine autour d’une pizza, fatigués mais…heureux !

Le lendemain , après nettoyage et le rangement du matériel par l’équipage -il faut le souligner !-, cap sur le Golfe d’Ajaccio pour la dernière journée et ultime nuit au mouillage, …c’est le cœur serré que l’équipage quitte le bateau -et Valérie- le lendemain. Elle reste en notre compagnie pour une semaine de plus à la recherche des rorquals.

Août 2001

Elles sont où les baleines?

Une fois les larmes de Valérie séchées, en route pour de nouvelles aventures ! Armelle a embarqué, nous ne serons que 4 cette semaine, sans compter le quadrupède canin. Valérie ayant opté pour une seconde semaine sur le thème de la recherche des rorquals et Armelle s’étant attelée au projet, nous voici donc en route dès l’aurore. Les conditions climatiques sont idéales pour la scrutation de souffle : mer plate et moins de 2 beauforts. A la sortie d’Ajaccio, on se trouve tout de suite dans des zones avec plus de 1000 mètres de fond. Dès la première journée, émois et excitations, ça y est : Valérie a repéré un souffle ! Chacun à son poste : Valérie ne le quitte pas des yeux, Igor à la barre, Diane indique le chemin à suivre, et Armelle fait ce qu’elle peut pour calmer Tyfoun qui n’a rien vu, mais qui a bien senti l’excitation ambiante…Echec ! Ce n’était qu’un souffle de ballon à hélium fatigué, en forme de Donald Duck ! On s’y trompera plusieurs fois sur la semaine, il y des tas de choses qui flottent, en mer…un véritable dépotoir pour certains apparemment. Pas de baleines, malheureusement mais, des dauphins ! On en rencontre plusieurs fois, parfois pour de longues rencontres, parfois pour de simples bonjours. Toujours joyeux, joueurs et rapides comme l’éclair. Pas facile de les photographier ! Tyfoun elle, est au anges. Valérie aurait préféré voir des baleines aussi mais, une fois de plus il faut expliquer que nous ne faisons pas de whale-watching. Dans le cadre de l’étude des abondances des cétacés en méditerranée, ne pas en voir est aussi un élément important…mais moins réussi sur les photos ! On finira par se faire une raison, tous, et on décide de profiter des deux derniers jours sans rechercher des souffles sur la mer platte. La scrutation est éreintante et nous ne sommes pas assez nombreux…Bref, la semaine se termine en dolce vita…par temps magnifique.

Août 2001: Une semaine au féminin

Voilà que le Capitaine de Miss Terre fait l’objet de jalousies dans le port de Calvi…à bord de Miss Terre cette semaine : 6 équipières de charme en plus des habituelles Diane et Tyfoun…L’humeur est au beau fixe, malgré les caprices du vent. Mais rien n’interdit une activité plage et « bronzing ». Le lendemain, le ciel est toujours aussi limpide mais le vent n’a pas baissé. Afin de ne pas rester cloîtrés au port, on propose de naviguer jusqu’à la Revelata pour une petite plongée bouteille. Même à l’intérieur de la baie de Calvi, le pantalon et la veste de quart ne sont pas de trop (comme devront le constater rapidement nos sirènes allongées à l’avant !). Une petite heure de navigation avant de mouiller devant la Stareso (Station de Recherche Océanographique) où les moniteurs de plongée viennent chercher les plongeuses en herbe en zodiac. A leur ravissement, il ne cesse d’en sortir du carré…Elles passent donc une agréable après-midi à la station, à l’abri de la mer et du vent. On ne peut dire la même chose pour Miss Terre et son équipage…après avoir dérapé, on décide de se rendre dans le (tout) petit port de la station pour y chercher refuge. Manœuvre périlleuse mais réussie ! Le port fait 2m de profondeur et la Miss à 1,95 m de tirant d’eau…on finit par trouver un endroit où il doit y avoir 2,20m de fond, ce qui nous permet de rester là sans racler la quille à cause de la houle. Petit port charmant, où nous devrons rester 3 jours pour finir. La vue depuis le phare nous confirme les impressions : la mer en dehors de la baie de Calvi est totalement déchaînée ! Il doit faire un bon 9 (beaufort) au large. Comme le vent vient de là où on va (comme toujours finalement), on attend donc que ça se calme en profitant de l’abri pour nager, plonger, snorkler dans cet endroit protégé où la faune et la flore aquatiques foisonnent…Pas le temps de s’ennuyer donc entre les plongées, les exposés de bio et les séances de « bronzing » auxquelles s’adonnent avec cœur nos équipières de la semaine. Et finalement tombe le verdict du capitaine : « allez, cette fois, on y va » De grand matin, distribution de cirés et touristil car si le vent s’est calmé, la mer va mettre quelques jours avant de redevenir tranquille. Une longue journée de navigation contre vents et courants nous donne largement le temps d’évaluer qui des filles résiste le mieux au mal de mer…, et donne l’occasion à Géraldine de mettre au point sa technique de barre, et nous permet de synchroniser les virements de bord (parce qu’on en fera, oh oui !), et finalement de réaliser que le mal de mer se gère ! L’humeur reste bonne, malgré le voyage secoué ! On termine cette longue journée avec une visite de la réserve de Scandola. On reste malgré tout loin des côtes…la mer est trop mouvementée pour se permettre des petites incursions entre les hauts-fonds. Repos et spaghetti bolo bien mérité à Girolata…nous passerons tous une bonne nuit ! Le lendemain, après les ploufs qui s’imposent en un tel lieu, cap sur la plage de Porto pour une initiation à l’escalade. De là, il faut malheureusement faire l’impasse sur le canyoning. Le mauvais temps nous a trop retardés. C’est une déception mais on ne pourra pas en vouloir au capitaine d’avoir refusé de partir plus tôt, la petite navigation secouée de la veille en a témoigné !Cela ne nous empêchera pas de passer la nuit à la belle anse de Ficageolle, où les autres bateaux et les campeurs sur la plage répondent à l’appel de nos chants et percussions…Et ça y est, déjà la semaine touche à sa fin. Avant-dernière journée de navigation (sans vent !!!) vers les îles Sanguinaires à l’entrée du Golfe d’Ajaccio. Encore une nuit calme, en dehors de la houle provoquée par les NGV, navires à grande vitesse dont l’allure crée des vagues gigantesques…La dernière navigation matinale sera superbe : une petite brise, au portant, nous pousse à vive allure jusque dans le port d’Ajaccio. Bravo à nos équipières qui ont dû non seulement patienter à cause du vent, mais en plus affronter une mer, si elle était sans danger, pas confortable pour autant ! De bons souvenirs sûrement. Et pour le canyoning, ce n’est que partie remise !

Mi-août 2001

Semaine de repos !

Ben oui, les annulations, ça arrive et en plus, ce n’est pas désagréable de se retrouver sans programme. On accueille donc un peu de famille pendant 3-4 jours, qu’on droppe à Porto. Randonnées et longues navigations nous poussent jusqu’à l’île rousse, à la rencontre d ’amis navigateurs comme nous. Pêche et soupes de poisson maison…apéro chez vous ou chez nous ? La véritable dolce vita sous un ciel tout à fait clément…Une dizaine de jours de repos qui nous remettront d’attaque pour la suite du programme !

Le repos suite et fin !

Voilà, nous quittons l’île Rousse en début d’après-midi. On perd nos amis en cours de route pour les retrouver le lendemain à Calvi. Il nous reste quelques jours pour mettre le bateau en ordre et prêt à affronter une nouvelle quinzaine de croisières aventure ! Grand ménage et approvisionnement, entretien moteur et annexe, vérification de bon fonctionnement de la Miss, le tout sans le rush habituel…un véritable plaisir ! Nous revoilà d’attaque !

Du 25 août au 31 août : Semaine familiale

Cette semaine nous accueillons Bernard, Anne et leur petite Lynn ainsi que Jérôme, le fils de Denise (voir semaine du 21 juillet !) Eh bien oui, Denise ayant passé une très bonne semaine elle nous a envoyé son rejeton (qui a quand-même 24 ans). Coup de foudre immédiat de Lynn(4 ans !) Cette petite semaine se déroule dans un esprit familial. Le temps est bon, les journées se succèdent, fidèles au programme. On a juste eu peur de ne jamais trouver Jérôme qui nous a rejoint à l’île rousse en fin de journée. Erreurs de numéros, malentendus, réseau insuffisant…problèmes qui n’ont pas réussi à nous faire lâcher prise…on a fini par se retrouver. Il fait beau, chaud, canyoning, rando, escalade, plongée, vélo…On a même failli perdre Bernard en le traînant derrière le bateau...enfin disons plutôt qu'il a failli tout simplement perdre son maillot! Semaine de rêve où Lynn et Tyfoun sont les principales sources de rigolade et s’entendent comme des larrons en foire. Toutes deux affectionnent particulièrement l’annexe, bien que pour des raisons diverses. Lynn aime l’impression d’être le capitaine, et Tyfoun se dit que cette petite gamine l’amènera peut-être bien jusqu’à la plage où on peut nager, se rouler, courir et chasser des cailloux…Le fait de rester accrochées au bateau ne frustre ni l’une ni l’autre…elles se contentent fort bien de l’illusion ! Pour notre plus grand plaisir bien sûr. Voilà Tyfoun transformée en baby-sitter, ou serait-ce l’inverse ?

Semaine du 1er au 7 septembre : Girolata ou les eaux calmes et leurs fonds troubles…

C’était trop beau pour durer ! A l’aube du début de cette nouvelle semaine : de la pluie ! Les premières gouttes depuis bien longtemps…Et celles-ci vont de paire avec un coup de vent qui nous contraint à rester au port. Cela n’a pas d’importance, après un rapide vote, l’unanimité se prononce en faveur d’un randonnée menant à un point de vue superbe sur les îles Sanguinaires… Après une bonne grimpette et la belle vue, on finira la promenade en courant dans la descente ! Petite (s) bière(s) bien méritée(s) au vieux port. Le lendemain, la mer semblait plus calme, mais s’était sans compter sur la nouvelle petite brise qui n’était pas mentionnée à la météo ! Peu importe à nouveau, notre équipage semble goûter l’allure vive à laquelle nous nous rendons à Cargèse, et se perfectionne en virements de bord…Tom fait semblant de vouloir céder au mal ben oui, de mer, mais il résiste, et finit par le vaincre. Après une soirée musicale, avec Tom le troubadour et Katia la cantatrice, et entre autres une version rap de let it be, petite nuit toute tranquille…Le lendemain, un choix s’impose : il faudra choisir entre le canyoning et aller vite, ou la dolce vita…en effet, un nouveau coup de vent est annoncé. Il faut donc impérativement faire le canyoning le lendemain, et avancer aujourd’hui, ou flâner…L’option canyoning est retenue ! Cap sur le golfe de Porto. Un incendie en mer a failli changer notre programme, mais d’autres bateaux sont plus proches du naufrage et portent leur secours avant nous…ce qui nous permet une petite virée dans les calanques de Piana…ou Katia se truffe le pied d’épines d’oursin…les eaux sont limpides mais pas inoffensives ! On mouille rapidement pour une longue nuit avant le canyoning qui démarre à 5 h du matin. Un marche d’approche de 2 h dans les buissons nous met dans l’ambiance aventure ! Là, l’équipe se sépare, Diane etTyfoun redescendent via la route pour veiller sur le bateau (le coup de vent est annoncé pour l’après-midi…) pendant que les autres entament leur folle descente sous un ciel qui se fait de plus en plus menaçant…Dans l’angoisse, Diane voit enfin arriver les équipiers à l’anse du Dardo. Le coup de vent annoncé Ouest est heureusement resté assez Sud-Ouest, et l’anse nous a donc offert l’abri nécessaire jusqu’au retour de nos canyoneurs. Maitenant, plus de temps à perdre, en route pour Girolata, le seul abri naturel de la côte Ouest Corse par fort coup de vent d’ouest…La traversée du Golfe de Porto nous révèle qu’on était bien à l’abri ! On mouille à Girolata en prévision du changement de vent vers l' Ouest…erreur, le vent restera plein S-O, à notre grand malheur, car Girolata n’est pas abrité contre ce vent, bien que sa position en fond de Golfe atténue un peu la mer et le vent. Nuit agitée : un plaisancier, qui a loué un bateau, ne maîtrise pas son mouillage et dans la panique arrache nos ancres (ben oui, on en avait mis deux pour parer au vent et aux "éventualités", mais pas celle-là! Si on avait su !) Nous voilà entraînés par un bateau totalement non-maîtrisé et par un équipage cédant à la panique. Tout se passe très vite, Igor prend les choses en main et crie à l’autre capitaine ce qu’il doit faire. Tous les autres équipages de l’abri sont aux aguets…personne ne veut se faire arracher ses ancres par un vent pareil et dans une baie aussi peu profonde ! Nos équipiers réagissent bien et vite. Dans ce genre de situation, il n’y a qu’une seule chose à faire : obéir à celui qui prend les choses en main…pas le temps de décider s’il fait bien ou mal, s’il fait, c’est qu’il doit savoir…L’expérience ayant aiguisé son instinct, Igor nous tire de très sales draps en 10 minutes…l’échouage , n’était pas loin ! On va se remettre loin des autres bateaux…on remet les ancres avec 80 mètres de chaîne…on a beau être moins à l’abri de la baie…on a assez de chaîne pour tenir et au moins on échappera aux bateaux dérivants ! Les quarts, non prévus au départ, s’organisent sur Miss Terre…et sur tous les autres bateaux de la baie d’ailleurs…L’ « arracheur » tourne toujours en rond à la recherche d’une petite place…Igor le regarde s’approcher avec angoisse et passera finalement la nuit à veiller et à crier à l’autre des instructions pour jeter son ancre…Le jour pointe enfin, et avec lui, l’espoir…je rêve ou ? non, je ne rêve pas, le vent tombe, tout doucement, mais il baisse sensiblement. L’ « arracheur » finit par parvenir à accomplir sa manœuvre (il a remouillé toute la nuit !) et nous, on va dormir d’un sommeil bien mérité ! Une nuit pareille après la rude journée de canyoning…on imagine pas ses ressources ! Le lendemain, on décide de rejoindre Calvi au plus vite pour éviter le nouveau coup de vent qui arrive…Le vent a levé une belle mer (jusqu’à 2,5m de houle, en méditerranée, ça fait très gros !). Heureusement il souffle toujours, mais modérément. Il est au portant pour nous et nous pousse donc à bonne allure par-dessus les grosses vagues vers Calvi. Tom se découvre un grand talent de navigateur et tient la barre sur toute la route avec les voiles en ciseaux! Arrivée dans la baie de Calvi, plongée à la Stareso…apéro et dodo au soleil… avant de rentrer au port à l’annonce d’un nouveau coup de vent…La saison se termine en beauté !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SAISON 2002 DE MARSEILLE A KALYMNOS

 

 

Juin 2002 Les moustiques contre-attaquent

Port-St-Louis-du-Rhône, sa vidéothèque, ses marais, ses chantiers, ses usines désaffectées, ses flamants roses, mais surtout, ses moustiques. Après la démoustication, ça va…quoique…avec la petite bouteille dans la poche, on a quand-même du mal à dégainer suffisamment à temps. Mais alors avant…les oiseaux de Hitchcock ne sont qu’une pâle copie de la réalité de Port-St-Louis-du-Rhône. Toutefois, on vous conseille vivement d’essayer la vie sur un bateau à terre en cale sèche, c’est plein de charme inattendu. Eric (VK pour les intimes) semble, lui, en avoir profité pleinement. Eric, c’est un homme extraordinaire. Malgré l’amour illimité que lui portent les moustiques, il s’est voué avec acharnement, et en habit total (parfois ridicule par 35° à l’ombre il faut le dire), à poncer, gratter, découper, stratifier, souder, etc…notre chère Miss. Ce n’était pas faute de l’avoir prévenu. Au départ, on lui proposait de convoyer le bateau vers la Grèce avec nous. Ensuite, il s’est invité pour le chantier préalable, pour ensuite naviguer avec nous. Et finalement, un contrat de dernière minute ne lui a fait profiter que du charme du port à sec…Il est parti le lendemain de la mise à l’eau, la veille de notre départ… Sinon, Navy Service, c’est aussi les contacts et les retrouvailles entre les habitués : il y a Bernard qui refait son Wachibou, Franco et Pascal qui fignolent leur ovni fait main (5 ans de travail !), Baudouin et son Yunus, Christian et Anne qui s’apprêtent à larguer les amarres après des mois de travail …que de prétextes pour l’apéro…On ne vous parle pas du réveil le lendemain matin, quand il faut se remettre les pattes dans le polyester (petite pensée émue pour Rodolphe le marin breton qui, un lendemain de la veille comme on en fait pas tous les jours, s’est fait réveiller par l’arrivée impromptue son « proprio » à 8 h du matin…). Sans vous parler de la 'moule en folie', fête annuelle de Port-Saint-Louis, occasion de se rendre compte que la ville (le village) compte plus de dix habitants et qu’ils sortent parfois après 21h…Tout ceci ne semble que fête, et pourtant, on a hâte d’en terminer avec les travaux à sec…Mais, ce n'est pas fini, …

Cette année aussi, Raymond a un grand frère...on a pris un grand Raymond Barre ...on a mis le top du top des pilotes automatiques (non, on ne fera pas de pub). Sinon, on a attendu Tripale l’Hélice, qui a mis du temps et qu’on a fini par aller chercher nous-même à Hyères…Malgré tous les efforts de Pierre, oui, on fait de la pub ; Pierre Didden de Plaisance du Golfe, Uship sur le port de Port-St-Louis. Un homme à connaître. Merci pour l’annexe Pierre, et on a retrouvé un compas de relèvement jaune et bleu tout neuf dans l’équipet de la table à carte…euh, merci ? Bref, jusqu’à la fin juin on continue de bricoler, fignoler, arranger…

France- Sicile - Grèce

Grand départ. Après un mois et demi de travail, la Miss est enfin prête. Nous sommes le premier juillet, et ça y est, on met les voiles. A bord, Tyfoun, Igor, Diane et Christine, pour une première visite maternelle sur le bateau. Nous sommes à bord, les voiles sont mises, nous sentons le vent dans nos cheveux, le soleil sur notre peau et enfin, le sel des embruns sur les lèvres. Après 10 ans de charter pour Igor, voici sa première saison où il a décidé de faire un break, de virer les agences de voyage, de ne plus faire de mailing, d’enfin retrouver uniquement le sens du plaisir que lui apporte le voyage sur son bateau. Combien de temps cela durera-t-il ? On en sait rien…en tout cas, il a décidé de : 1) sortir d’une logique de travail dans sa passion 2) ne plus JAMAIS travailler avec des agences de voyage… On verra bien si ça marche, combien de temps cela va durer. En tout cas, ce qu’il recherche encore et toujours, c’est de pouvoir partager le plus longtemps possible le grand bonheur de la vie au grand air. Donc cette année, c’est pas la foule et c’est bien comme ça. Notre première invitée, c‘est la maman de Diane, qui s’avère avoir le pied bien marin dans une mer un peu agitée. Cela nous permet de tester le nouveau pilote (pas facile à régler !) et de faire un come back dans les calanques, toujours aussi fabuleuses. De faire un tour à Cassis, toujours aussi joli, et de profiter des plaisirs insulaires de Porquerolles, avant de prendre le large, pour un bon bout de temps, vers la Grèce. Nous avons à peu près 700 miles à parcourir avant de recevoir les prochains équipiers. Et pour cela, il nous reste 15 jours, ce qui nous fait une moyenne de plus de 40 miles par jour…soit, aucun problème ! …Aucun problème, nous sommes à Porquerolles, on a pris les vélos, on fait des petits tours, enfin, on tourne en rond, on va sur le sommet de l’île, on va voir l’état de la mer, et on attend…on va prendre la météo qui depuis plusieurs jours nous donne du 9 autant qu’on en veut, voire même du 10…, et on attend …et le temps passe. Après 3 jours à Porquerolles, on décide de mettre les voiles et de partir avant la fin du système, pour bénéficier d’un restant de vent dans cette mer agitée. Arrivée à Bonifacio, par vent portant. Magnifique traversée en partie sous spi, mis à part qu’ Igor, pendant la nuit, a « pêté » le tangon…ça…quand on a pas de tête, mais qu’on a des gros bras…voilà ce qui se passe… Tout ça se règle avec un manchonnage en récupérant du matos dans l’atelier des Glénans de Bonif …S’il n’étaient pas là, on aurait payé cher le mètre d ‘aluminium…merci les gars (ah la solidarité marine…on ne la louera jamais assez !)…On fait le plein de saucisson corse, on dort un peu, on revoit les copains qui descendent tout exprès de tout là-haut à Bastia pour une petite soirée arrosée…A propos d’arroser, juste avant le départ, on arrose les fonds de gasoil…la trappe de visite du réservoir, fraîchement installée, n’a pas supporté la pression de la pompe…et on met juste un peu trop longtemps à s’en rendre compte…Bref, ça déborde partout, la pompe de cale fait son office, on ne se rend compte de rien, tout coule dans le port…le plein le plus cher de l’histoire de la Miss pour en plus polluer ! On retarde donc le départ de quelques heures, histoire de faire un brin de ménage !

LES ILES IONIENNES: LIVRE DE BORD:

22/07/02 au 07/08/02 PAR ERIC ET VERO

1 ERE ETAPE: CORFOU + baie près de l'Albanie Début de notre périple, à 22 miles et dans le 135° d'Erikoussa, nous retrouvons nos hôtes: Igor dit "vieux port", Diane devenue bouffeuse de pipas et Tifoune dit Tif ou Foufoune. Après quelques ravitaillements durant lesquels Igor décide de s'offrir un nouveau fusil de chasse haute qualité, nous naviguons quelques miles pour nous retrouver dans une petite baie déserte (il y avait des risques de piratage) près de la frontière albanaise... Eric fut presque mangé par un corps mort qui avançait ses tentacules gluantes... Trêve de plaisanterie, nous découvrons le bateau qui est entre autre une habitation très agréable: cabine confortable, cuisine complète, carré extérieur (cockpit, note du capitaine...)-lieu de nos petits déjeuners copieux dans des cadres idylliques-, toilettes de luxe, espaces de rangements nombreux... Nous en profitons pour faire quelques baignades et se reposer... ETAPE 2: PETRITI petit port de pêcheurs sur la côte, Igor pousse Eric à l'eau, Ce dernier se fait manger par ses lunettes de soleil qui avaient pris le large pour revenir lui chatouiller le bras...Nous prenons l'apéro sur une terrasse, les pieds presque dans l'eau avec Tif qui nous priait activement par quelques aboiements soutenus, de lui lancer des cailloux dans l'eau, activité très prisée par Tif... ETAPE 3: MOUILLAGE dans une baie dont nous avons oublié le nom( Sivota, note du capitaine)amarré à des Allemands qui vivent dans le coin depuis 20 ans, nous partons pour une petite expédition de plongée. Prof Igor nous donne quelques rudiments de la vie sous-marine, flore, faune (une drôle de bête ressemble d'ailleurs à un caca mou qui se durcit lorsqu'il se sent en danger)( Holoturie, note du prof...). Le soir, tour au village, vraiment très touristique. ETAPE 4: GAÏOS, Île de PAXOS Super mignon, authentique petit port. On y reste le temps de laisser passer la pluie, même un peu plus, découvrir la meilleure huile d'olive du monde et apprendre au prof Igor à rouler en scooter et découvrir cette île magnifique, poême aux petites routes bordées d'oliviers, très très très joli.Tombant sous le charme de Laka (autre port de l'île), très charmant, c'est décidé , prochaine étape en bateau. Le lendemain, nous continuons notre tour en mob, sillonant toutes les routes de l'île, ce qui nous valu quelques chouettes rencontres (le clocher, la baie vue d'une falaise, mer turquoise, beau figuier près du musée sur la production d'huile d'olive, autre beau petit port au nord de l'île...) ETAPE 5: mouillage à LAKA Comme prévu dans la baie préférée d'Eric, malgré un nombre non négligeable de bateaux au mouillage. Découverte d'une jolie jeune fille grecque?, en train de laver son linge au port... ETAPE 6: Près de l'église Nous repartons pour longer la côte ouest, nombreuses falaises et quelques grottes, nous mouillons pour quelques heures, l'eau est limpide, turquoise, on voit l'ancre à 10 m de fond. Les hommes partent visiter une grotte et essaient de pêcher quelques malheureux poissons. Igor apprend à Eric que les rochers ne mordent pas, ce qui amène Eric à prendre son pied toute l'après-midi à la chasse avec son fusil, tout seul, tandis qu'Igor répare son nouveau fusil haute qualité. Diane optimiste avait déjà sorti son livre de cuisine pour cogiter quelques recettes à base de poisson. En fin d'après-midi, nous reprenons notre route et cherchons un mouillage pour la nuit, nous trouvons un endroit idyllique, près d'une petite église. Eric assure la sécurité du bateau en plongeant jusqu'à l'ancre pour y accrocher une deuxième corde en faisant un noeud de chaise pour la première fois de sa vie. Le matin, nous sommes reveillé par des pêcheurs, car c'était apparement le lieu habituel où ils défont leurs filets... ETAPE 7: PREVEZA, sur la côte, entrée de la mer intérieure port et petite ville somme toute très authentique et assez branchée le soir. Lieu de discussions assez sérieuses et profondes dont les détails ne seront pas divulgués ici. ETAPE 8: Mer intérieure qui est immense et superbe, nous mouillons dans une baie, repos, barbotage, Eric nous accompagne pour la visite du FORT (vénitien) surplombant Vonitsa, malgré qu'il n'aime pas l'EFFORT, belle promenade, apéro au bord de l'eau, activité préférée de Tifoun: lancer de cailloux.., presque mariage de Diane avec un beau et fort berger du coin... ETAPE 9: île Robinson Nous partons visiter un chapelet de quelques îles désertes, certains ont vu une énorme tortue. Le cadre est vraiment exceptionnel. Nous mettons pied à terre dans une petite île dont nous démarrons le tour par les pieds dans la boue, mais c'était réellement une SUPER balade dans ce cadre encore et toujours idyllique où nous aperçevons des dauphins. A la fin de la balade, Igor, Diane et Touf barbotent dans l'eau, quelques belles photos... Et quand c'est bien, il faut partir... Nous retournons pour une nuit à Prévéza. ETAPE 10: LEFKAS Nous arrivons à l'île de Leucade par un pont pivotant et un canal, nous experimentons le fait d'être tiré (par le bateau) par une corde dans l'eau, très chouette, le caleçon d'Eric prend presque le large, Igor nage comme un dauphin. Lefkas, port, qui a été détruit par un tremblement de terre dans les années 50, reconstruit ensuite (maisons avec tôle ondulée); beaucoup de charme, c'est chouette de se promener et de se perdre dans le dédale des petites rues, de croiser en vrac: quelques églises orthodoxes où se donne la messe, une multidude de chats, quelques veilles femmes habillées de noir, toutes fripées par les années, le travail et le soleil, une fanfare, pleins d'enfants intrigués par Tifoune en laisse... ETAPE 11: Cap vers MEGANISSI petite île à l'est de Nidri où nous mouillons dans une baie plus fréquentée, Igor fait un peu de plongée, mais pas grand chose à voir, le soir nous visitons le petit port. ETAPE 12: NIDRI nous y louons des mobs et visitons l'île en un jour, c'est notre dernier jour et Vero veut tout voir... ETAPE 13: Voyage en voiture vers ATHENES Igor et Diane nous permettent de choisir la solution la moins onéreuse pour retrouver Athène... Merci Voilà nos vacances se terminent, nos hôtes ont été super, j'espère que nous n'avons pas été trop chiants à leurs yeux. Ils nous ont donné beaucoup d'eux-mêmes. UN TOUT GRAND MERCI pour nous avoir fait partager ce petit bout de voyage. Pleins de bisous et à bientôt

Eric & Vero


Salut à tous,

Voilà enfin des nouvelles de Miss Terre, notre bateau, et son équipage: Diane, Igor et Tyfoun (notre fishing dog).

On est parti depuis un bon bout de temps maintenant et....pas de nouvelles. Nous sommes partis au mois de juin et avons mis les voiles du chantier de Port-St-Louis-du-Rhône (Marseille) le 1 juillet. Nous sommes le 4 novembre, à Leros, une petite île du Dodécanèse en mer Egée. Il fait 25 degrés au dessus de zéro,dans un petit patelin : Lakki, qui a fait parler de lui dans le monde entier il y a quelques années pour son asile psy qui laissait ses patients sans aucun suivi. J'ai vu ce reportage, c'était bien triste. Actuellement, c'est oublié depuis que des psys de la communauté européenne ont fait bouger les choses. Tant mieux: cette île est pleine de vie et on est agréablement surpris par son architecture italienne datant de l'occupation pendant la seconde guerre mondiale. En tout cas, il n'y a pas de touristes dans les rues, plus beaucoup de voiliers en mer et.... qu'est-ce qu'on est bien! Cette année est une grande première pour moi. Après dix ans de charter en méditerranée occidentale j'ai décidé de faire un grand break: fini les agences de voyage, fini les salons et autres foires commerciales, fini les brochures et toutes ces choses qui transforment votre mode de vie en produit commercial. Mais il a bien fallu passer par là, et quelle grande expérience! La grande différence c' est qu'il n'y a plus de "clients" maintenant, et c'est tant mieux: nous avons le grand bonheur de pouvoir partager notre mode de vie le temps d'une croisière avec des amis/équipiers qui viennent nous rendre visite plutôt que de consommer leur produit vacances . Quelle différence!

Je reprends ce courrier le 16 novembre... parce qu'on a pas le temps. Le matin, aux premiers rayons de soleil, on se lève, on prend notre petit déj.. on s'habille, on prend notre boîte à tartine puis, avec plein de courage on débarque pour... partir grimper. Nous sommes à Kalymnos, la Mecque de l'escalade sportive. Le bateau se trouve dans le port de Pothia à l'abri de tous les gros vents d'hiver. Hiver? Je suis stupéfait, on recherche des voies pour grimper à l'ombre! Il fait près de trente degrés au soleil.... Ici, si t'es un grimpeur, toutes les portes te sont ouvertes. Il y a encore quelques années, l'île était la capitale des pêcheurs d'éponges. Mais les fonds se tarissent, les plongeurs se recyclent ou partent de plus en plus loin, comme en Afrique, pour trouver leurs éponges. Alors, à Kalymnos, c'est l'ère du recyclage. Yannis, notre voisin de port par exemple, est ancien plongeur d'éponges. Depuis cette année, il a acheté une vielle caïque avec laquelle il promène des touristes en été. Les grimpeurs apportent à l'île le nouveau souffle que les insulaires cherchaient désespérément. Une vieille légende raconte qu'un grand nombre de trésors est caché dans les grottes des falaises, les Kalymniotes pensent qu'ils sont en train de le trouver avec les grimpeurs...

Hier, la peau des doigts un peu trop "faite " pour grimper (le rocher n'est pas encore patiné! On peut dire sans mentir que ça gratouille pas mal!), nous sommes allés dans la vallée de Palionissos. C'est un endroit qui se termine par une calanque de toute beauté qui n'a rien à envier aux calanques de Marseille. Une route de terre fraîchement tracée ouvre depuis quatre mois le passage vers la partie "civilisée" de l'île. Hier encore, cette vallée n'était donc accessible que par un sentier ou par la mer. Tout est encore intact: la nature bien sûr, si ce n'est la balafre routière qui devra attendre quelques années avant de se "revégéter"; mais surtout les quelques personnages authentiques qui y vivent à l'ombre de notre modernité. Pas d'eau courante, ni gaz ni électricité. Le pain y est fait au four à bois et ce sont la lampe à pétrole et la bougie qui éclairent les soirées. Les gens que nous y avons vus sont avides de nous rencontrer. A tel point que leur enthousiasme et nos quelques notions (très basiques) de grec suffisent pour mener une véritable conversation, un véritable échange. Nous avons aussi rencontré Nicolaos, le fils prodigue du village, avec qui nous avons longuement parlé. Nicolaos a appris par lui-même 6 langues dès l'âge de 9 ans, entre les six heures de marche journalières pour aller à l'école de l'autre coté de la montagne et en revenir. Pourquoi? Pour partir voir le monde bien sûr! Après son grand voyage dont deux années de professorat à Londres, il est rentré à la maison (vous avez lu l'Alchimiste?). Il a construit une maison dans la vallée avant l'arrivée de la route (chemin de terre difficilement carrossable en fait!). Pour que la vallée vive, il y a ouvert une taverna pour accueillir les visiteurs (en bateau) les mois d'été. Nous pensions que la nouvelle route était une horreur pour le paysage et la tranquillité de ces gens. Mais elle est en fait la seule possibilité de survie pour cette population vieillissante. (50 Kg de farine à dos de femme de 70 ans sur un chemin de chèvre....sans route, ils n'auraient pas pu rester là). Comme quoi nos conceptions idéales de nature inviolée... Avec les habitants, nous avons parlé des falaises vierges qui surplombent leurs maisons...Ils nous invitent vivement à leur conter fleurette! Nous serons donc leurs invités dès le printemps. J'ai malgré tout l'impression qu'on va casser un truc ( mais on ne fait pas d'omelette...). Reste à savoir s'il faut faire l'omelette...

Pour le moment, après dix ans d'encadrement et la construction de deux baraques, je suis occupé à me retailler un physique au travers de toutes mes frustrations. Mais c'est le chemin qui est important n'est-ce pas? Diane s'est, quant à elle, envoyée en l'air en tête pour la première fois dans une belle dalle en finesse: sur un air de BOOGIE (5b). Elle a encore peur du vide, mais quand ce sera fini je pense qu'elle va casser la baraque.

Voici pour les nouvelles du jour. Vous pouvez visiter le LIVRE DE BORD 2002 sur notre site www.croisieresaventure.com . Il y a quelques photos sympas. Il n'est pas encore tout à fait à jour, c'est parce qu'on s'en occupe uniquement quand il pleut...

Nos projets: Nous comptons rentrer bientôt pour deux, trois mois afin de préparer sérieusement notre retour "on the flotte again", pour acheter des cartes topographiques introuvables ici par exemple. Retour prévu sur Kalymnos vers mars/avril pour faire des ronds dans l'eau à la recherche de rochers à grimper, à randonner, à découvrir en apnée, à descendre en VVT.... Puis aussi pour rencontrer les gens, c'est fascinant quand on prend son temps.

La saison prochaine se fera donc dans les Iles du Dodécanèse, sur la côte turque, éventuellement vers les Sporades. Puis on pense se rendre un peu plus tard par la mer de Marmara en Mer Noire, tirer un bord (2004?) vers la mer d'Azov (entre la Russie et la Géorgie). Mais avant on achètera un chauffage et de nouvelles voiles...

Comment fait-il chez nous? A bientôt, par mail, par téléphone, sur le bateau, ou quand on rentre à Bruxelles.... En tout cas, on va organiser une cht'ite soirée avec ceux qui sont venus et les autres que ça intéresse, pour montrer les dias "digitales" de notre voyage... on vous tient au courant.

Photos 2002